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Quand utiliser son autorité en tant que gestionnaire ?

Autorité

Je ne sais pas si vous êtes comme moi, mais au début de ma carrière, je pensais que les gestionnaires utilisaient leur autorité pour prendre des décisions et faire avancer les choses. Je me disais « wow », ils prennent tellement de décisions et supervisent tellement de dossiers que j’étais impressionnée. En même temps, je pensais aussi que c’était leur niveau hiérarchique qui leur permettait de faire tout cela.

Permettez-moi de vous dire aujourd’hui que ma compréhension de la réalité est bien différente. Un gestionnaire qui use de son autorité régulièrement risque de la perdre.

Et je vous dirais même que cette autorité sera de moins en moins suivie d’effet, car beaucoup d’éléments lui seront cachés pour éviter les conflits au sein du groupe. On pense qu’être patron, c’est avoir du pouvoir. En fait, être patron, c’est d’abord guider, influencer, motiver et organiser. Il ne s’agit pas d’autorité, il s’agit d’utiliser les composantes du leadership.

Alors quand j’entends les juniors me dirent qu’ils ont hâte d’être des « patrons » pour prendre des décisions, il est clair qu’ils sont passés à côté de quelque chose : ils ont un blind spot — angle mort, tout comme moi lorsque j’ai commencé ma carrière.

Impact de l’utilisation de votre autorité 

D’abord la définition du Larousse du mot autorité : Pouvoir de décider ou de commander, d’imposer ses volontés à autrui. 

Avec les années d’expérience, je vous dirais que j’ai tenté quelquefois d’utiliser mon autorité pour prendre des décisions, forcer une direction en pensant que c’était la bonne chose à faire.  Et je peux vous dire qu’à chaque fois, cela a laissé une trace indélébile sur l’équipe qui m’a demandé un gros effort pour corriger.

L’utilisation de votre autorité affecte votre équipe négativement, car à chaque fois que vous l’utilisez, c’est que vous allez imposer quelque chose à votre équipe, ce faisant vous allez laisser une empreinte sur celle. Prendre une décision autoritaire, c’est comme si on forçait une personne à manger un sandwich alors qu’elle ne veut pas manger, ou encore, de la forcer à prendre une bouchée trop grosse : il y a des chances que le sandwich se digère mal…

D’où la trace !

Idéalement, il est mieux de ne jamais utiliser son autorité autant que possible. Si jamais vous avez l’impression que le temps presse et qu’il faut être autoritaire pour avancer, voici quelques astuces pour y arriver.

Découvrez les bonnes règles si vous devez utiliser votre autorité

1. Ne le faites pas trop souvent

Pour vous aider à faire attention, je dirai que la règle est de ne pas le faire plus de 2 fois par année. Commencez à faire attention quand vous utilisez trop votre autorité. D’ailleurs, en êtes-vous vraiment conscient ?

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Étant donné que l’utilisation de l’autorité laisse des traces, se limiter à des occasions vraiment spéciales est la clé.

De plus, cela donnera le temps à votre équipe de comprendre que c’est exceptionnel et non votre style de gestion.

2. Expliquer pourquoi vous allez utiliser votre autorité

Prendre une décision autoritaire ne devrait pas être fait sur un coup de tête : cela devrait être calculé. Il faut réfléchir aux avantages et aux inconvénients. Vous devriez savoir pourquoi vous avez décidé de forcer une méthode, une décision ou un alignement.

Donc, avant de vous lancer, vous devez comprendre pourquoi vous allez prendre une décision autoritaire. Par conséquent, il devrait être possible de donner la raison à votre équipe.

Par exemple, il y a un délai court et nous n’avons pas le temps de trouver la meilleure solution ou il faut qu’on s’aligne rapidement sur une solution, alors j’ai décidé…

Après le passage du moment difficile, il sera possible d’y revenir si nécessaire et d’ajuster le tir.

3. Prenez le temps d’écouter les trésors associés à votre décision imposée

Après la prise de décision autoritaire, il faut prendre le temps d’écouter les trésors de chacun. Parfois, on ne sent pas qu’on a ni le temps ni l’énergie pour le faire. Et pourtant, il faut trouver un moyen d’obtenir des retours ou feedbacks.

Ici, mon conseil est de le faire immédiatement après l’annonce de la prise de décision autoritaire. Sinon, dites à votre équipe de noter leur feedback et que les collaborateurs seront entendus plus tard, à l’occasion d’une session de rétroaction.

Assurez-vous de mettre à jour votre agenda/calendrier : cette session ne doit pas être oubliée !

4. Éviter de prendre une décision sous le coup de l’émotion 

Un nouvel événement arrive et vous n’êtes vraiment pas heureux avec la situation : cela vous embête. Sur le coup, vous prenez une décision rapide et qui est influencée par votre émotion d’irritation ou de frustration.

Ce n’est clairement pas la bonne approche, car il vous sera alors impossible d’expliquer le pourquoi de votre décision puisqu’elle est influencée par vos émotions. Lorsque l’on est dans le  monde de l’émotion, la rationalité est beaucoup plus difficile à percevoir.  Par conséquent, ne prenez pas de décision lorsque votre pouls est à plus de 100 pulsations à la minute !

Prenez le temps de faire une pause : parfois 10 min peuvent suffire ! Ensuite, faites votre analyse à tête reposée et prenez tranquillement votre décision. Vous pouvez très bien le dire durant une rencontre, cela ne pose aucun problème.

Par exemple, cette nouvelle information vient de me déstabiliser et j’ai besoin de temps pour l’absorber : je reviens vers vous très rapidement.

5. Développer vos compétences dès aujourd’hui avant même de devenir gestionnaire

Ne perdez pas de temps : il est utile d’augmenter vos compétences en leadership. Pas besoin d’attendre d’être manager pour le faire ! Simplement, prenez quelques responsabilités qui impliquent l’organisation d’une équipe ou qui influent sur les prises de décision du groupe.

Je vous conseille d’aller lire cet article pour comprendre les étapes de développement de carrière. Dans cet article, j’explique les différentes étapes pour développer vos compétences en leadership

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Conclusion 

Prenez conscience que lorsque vous utilisez votre autorité, il est nécessaire que le rationnel soit présent : ne laissez pas votre frustration ou votre désir personnel prendre le dessus, car cela pourrait vous coûter réellement votre leadership.

Et c’est un prix très élevé pour une simple décision, non ?

Photo by 愚木混株 cdd20 on Unsplash

4 réponses

  1. Merci pour cet article 😉 Je suis manager commercial depuis 6 ans maintenant et j’essaie de pratiquer un management bienveillant. Il faut savoir faire preuve d’autorité, mais cela doit rester vraiment exceptionnel. Je tiens également à ce que toutes démarches soit expliquées et argumentées pour qu’il n’y ait pas de malentendus avec les collaborateurs…

    1. Isabelle dit :

      expliquer sa démarche je pense que c’est vraiment le mieux si on doit utiliser son autorité ! Ils sont chanceux de t’avoir comme manager commercial

    1. Isabelle dit :

      Merci pour ce retour, effectivement ça fait réfléchir.
      “L’autorité est le droit ou le pouvoir de commander, autrement dit de se faire obéir.
      Souvent la question de la légitimité de l’autorité se pose, alors elle procède soit du rapport de force ou/et de celui de compétence ”
      vs
      “L’autoritarisme se dit d’un système qui s’impose avec une autorité absolue.
      Un régime politique autoritaire est un régime politique qui n’admet pas la contradiction. Il est à l’opposé d’un régime démocratique.”

      La différence importante semble être la légitimité.
      Un manager à la légitimité d’utiliser son autorité. Cela dit ce n’est pas parce que l’on a la légitimité qu’on doit utiliser son autorité. Il faut choisir quand on le fait. Il y a plusieurs façon de guider un groupe et si on utilise continuellement son autorité légitime, cela va laisser des traces.

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