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7 conseils à tous les gestionnaires pour poser de meilleures questions

Nous sommes à l’ère des dirigeants et gestionnaires qui « empower » leur équipe. Pour être, vous aussi, un gestionnaire de ce type, vous devez maximiser l’utilisation des compétences et de la pensée critique de votre équipe. Une des façons d’y arriver est d’encourager la pensée critique grâce à des questions qui stimulent. 

Savoir poser les bonnes questions, tout en ayant une bonne écoute aura plusieurs effets positifs. Cela vous aidera à :

  • Avoir une équipe qui ose partager ses idées,
  • Identifier vos « blind spots »,
  • Sortir de la chambre d’écho que peuvent créer vos propres idées,
  • et la question peut même aider à trouver des solutions.

Il est important d’apprendre à poser les bonnes questions, mais aussi de garder l’esprit ouvert aux réponses, car si vous perdez votre ouverture face aux réponses, vous allez limiter la puissance du dialogue et la force de votre équipe.

Le défi de poser les bonnes questions vient principalement du fait que l’on possède une idée préconçue de la situation. Pour poser une bonne question, il faut faire de son mieux pour éviter ce biais.

Voici quelques pistes de réflexion. 

1. Attention à la redondance des questions

Lors de ces sessions, il est important d’être curieux. Il faut donc poser plusieurs questions, mais il faut aussi être attentif à ne pas « empiler » nos questions autrement dit de ne pas poser la même question plusieurs fois, mais de façon de différente. Si vous faites cela, le risque est que vous pourriez orienter déjà le type de réponses que vous allez recevoir. 

Exemples : « Combien de tests ont été effectués ? »,  « Avons-nous tous testé pour identifier les bugs ? », « Je pense vraiment qu’il est important de savoir si notre niveau de qualité est adéquat afin de savoir si nous sommes prêts à démarrer. »

Pour éviter ce genre de situation, cela demande de bien réfléchir à la question avant de commencer à parler et aussi de résister à l’envie d’intervenir deux secondes après que votre employé ait commencé à répondre.

2. Évitez les questions directives

Il arrive à tout le monde de poser une question incriminante, une question qui donne l’impression à l’interlocuteur qu’il a tort ou qu’il a mal faite.

Exemple : « Avez-vous pensé aux besoins du client ? »

Si vous démarrez avec le jugement et l’incrimination, la discussion sera alors très orientée. Il pourrait même être tentant de se transformer en enseignant et de poser des questions de réflexions les unes à la suite des autres pour « éduquer » votre collègue. Et pourtant vous ne possédez pas encore tous les éléments pour finaliser votre jugement.

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Si vous partez du principe qu’il y a eu une erreur sans prendre le temps d’analyser la situation, vos questions seront biaisées et vous n’écouterez que très peu les réponses. Il y a de fortes chances que votre interlocuteur ne soit pas dans de bonnes conditions pour vous répondre honnêtement.

Pour éviter cette situation, mettez-vous plutôt en mode apprentissage. Posez des questions qui impliquent que c’est votre interlocuteur qui a raison, qu’il est là pour vous expliquer quelque chose que vous ne savez pas. Avant de vous forger une opinion, gardez toujours en tête qu’il vous manque sûrement des éléments. Personnellement, avec les années je me suis rendu compte que mon jugement était toujours faux lorsque je ne prenais pas le temps d’écouter.

Vous devez rester neutre et écouter la réponse et cela ne veut pas dire que vous serez forcément d’accord ou que vous appréciez l’action. Mais en gardant l’esprit ouvert, vous pourrez aller chercher de nouveaux éléments.

3. Limitez l’utilisation du « pourquoi »

Exemple : « Pourquoi as-tu fait ça comme ça ? »

Cette formulation risque fortement de mettre votre interlocuteur sur la défensive et lui donner l’impression que vous pensez que c’est une mauvaise idée.

À la place de pourquoi, demandez plutôt « comment » ou « qu’est-ce qui… »

  • Qu’est-ce qui a fait que tu as pris cette décision ?
  • Comment as-tu fait pour prendre ta décision ?

4. Évitez les questions « backstab »

Une question « backstab » (en anglais, backstabbing signifier poignarder dans le dos) est une question qui discrédite les capacités de la personne ou qui impose votre méthode. Ce type de question limite l’autonomie sur le long terme. Par exemple : As-tu le courage de leur tenir tête pour … ?

Ici, la question sous-entend est que la méthode à utiliser est la confrontation. En utilisant l’expression « tenir tête », au lieu d’une question plus ouverte cela a pour conséquence de biaiser la réponse. Faites attention aux idées préconçues et aux préjugés.

5. Attention aux questions binaires

Exemples : « Sommes-nous prêts ? » « Est-ce que ça va marcher ? »

Comme vous le savez, les questions binaires n’offrent que deux types de réponses : oui ou non. Elles sont pratiques pour celui qui pose la question, mais pensez-y à deux fois avant de les utiliser, car elles empêchent votre interlocuteur de développer des nuances.

À la place, dites :

  • À quel point sommes-nous prêts ?
  • Qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? »
  • Qu’est-ce qui nous manque pour débuter ?

Commencer une question par « quoi » ou « comment » améliore considérablement la qualité des réponses et donc de l’information provenant de l’équipe. Ce type de question vous aidera aussi à apprécier le travail de vos collègues et les défis qu’ils rencontrent.

6. Le biais des questions affirmatives

Exemple : « Nous sommes prêts à démarrer, n’est-ce pas ? »

Les questions affirmatives sont souvent des questions binaires avec un biais. Elles forcent l’accord, confortent la personne qui pose la question dans sa décision, mais ne permettent pas de révéler la véritable situation.

Essayez plutôt de formuler vos questions de façon à apprendre quelque chose.  Par exemple :

  • Aimeriez-vous en savoir plus ?
  • Qu’est-ce qui pourrait se passer mal ?
  • Comment pourrions-nous faire mieux ?
  • Avez-vous des idées ?
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7. L’interrogatoire accéléré

Exemple : Que penses-tu que nous devrions faire ?

Cette question peut être ressentie comme une agression, selon le contexte, car elle peut forcer votre interlocuteur à aller plus rapidement qu’il ne souhaite le faire. Ce type de question, selon le timing, force à faire une évaluation de la situation qui n’a peut-être pas encore été faite par votre interlocuteur.

Par exemple, lorsque quelqu’un vous fait part des problèmes qu’il rencontre, le plus important est de prendre le temps d’écouter et comprendre le problème véritablement. C’est la première étape, et non pas de lui imposer de trouver une solution immédiate pour vous débarrasser du problème. Il se peut même qu’il vous en parle, car il considère que ce problème est plus de votre ressort ou qu’il relève plus de votre niveau d’autorité que le sien. Alors si vous allez trop vite à tenter de trouver des solutions vous pourriez passer à côté du point. 

Vos questions devraient donc encourager à partager les pensées et la compréhension de la situation.  Commencez par une pause, et ensuite creusez ! Personnellement, j’aime prendre le temps de reformuler ce qui vient d’être dit, et bien souvent si je n’ai pas bien saisi, mon interlocuteur va me reprendre et cela stimulera au final la bonne question.

Conclusion

Dès que vous rencontrez des collègues qui voient les choses sous un angle différent du vôtre, vous devez être curieux. En gardant l’esprit ouvert, cela vous aidera à poser les questions de la bonne façon pour aller plus loin. La qualité d’un leader moderne et collaboratif devrait être la curiosité.

Vous imaginez bien que si je suis capable de vous parler de ces types de questions c’est que je fais moi-même des erreurs. Dès que je m’en rends compte de la situation, j’essaie de corriger le plus rapidement possible. Maintenant que vous avez lu ces 7 conseils, vous allez vous aussi y penser, alors ne lâchez pas !

Photo by Emily Morter on Unsplash

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