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L’importance des mots pour votre équipe

Le choix des mots est primordial lorsque vous racontez une histoire ou que vous expliquez quelque chose. Cela peut faire que vous passerez ou non le message que vous souhaitez faire passer. Saviez-vous aussi que bien choisir ses mots peut en plus vous permettre de :

  • Aller chercher plus d’information,
  • Stimuler la croissance,
  • Briser les silos,
  • Simplifier la communication,
  • Bâtir des idées et des solutions plus rapidement.

Cet article va vous permettre de mieux comprendre le pouvoir des mots, et de l’impact qu’ils peuvent avoir sur votre équipe. Il faut être vigilant, car mal utilisés les mots peuvent diviser et ralentir votre équipe.

1. Aller chercher plus d’information

Vous apprenez que l’un de vos collègues ou collaborateurs a pris une décision qui ne vous convient pas. Selon vous, il a commis une erreur importante. Vous cherchez à lui parler, car vous aimeriez bien comprendre ce qui l’a poussé à prendre cette décision? Naturellement, pour comprendre, la première question qui vous souhaiteriez lui poser est POURQUOI. “Pourquoi as-tu fait ça comme ça ?”

Face à la question POURQUOI, la plupart des gens vont se sentir dans l’obligation de justifier leur décision . Ce simple stress peut réduire leur aptitude à répondre facilement, mais aussi réduire leur capacité à expliquer la raison pour laquelle ils ont pris cette décision.

Mais si au lieu d’utiliser “POURQUOI” vous utilisiez “QU’EST-CE QUI”,

  • QU’EST-CE QUI est arrivé ?
  • QU’EST-CE QUI a fait que tu as dû prendre cette décision ?

L’angle de la discussion devient tout d’un coup moins dans le jugement et plus dans la curiosité”. Votre interlocuteur comprendra que vous cherchez plus à comprendre ce qui l’a poussé à prendre cette décision, plutôt que de se sentir poussé à défendre sa position. Avec ce simple changement de mots, vous vous retrouvez plus en mode “découverte et écoute” qu’en mode “confrontation”.

Alors, n’oubliez pas de changer vos POURQUOI en QU’EST-CE QUI  et n’oubliez pas de me dire en commentaire si vous sentez la différence.

2. Stimuler la croissance

Il y a quelques années j’ai eu la chance d’écouter ce TED Talks – The power of YET par Carol Dweck. Son sujet de prédilection est l’état d’esprit de croissance/développement, «the growth mindset ». Dans ce TED Talks, elle suggère, en cas d’échec d’un élève, de lui donner la note « NOT YET » plutôt de « F » pour Failed. Plutôt que de voir son évaluation comme étant fixe, l’évaluation devient alors une simple étape. Une étape pour atteindre l’objectif de réussite, car l’avantage du « NOT YET » c’est que cela implique que le chemin n’est pas encore (« YET ») terminé.

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Note : Son livre “Mindset” The new psychology of success” est un excellent livre à lire. Je vous le recommande fortement.

Si vous ajoutez dans notre vocabulaire de tous les jours l’idée de « pas encore » terminée, on accepte alors que tout objectif fonctionne par étape et cela laisse une chance de progresser positivement vers l’objectif final. Il est de toute façon préférable d’atteindre l’objectif par étape que de ne jamais l’atteindre.

Alors, pensez à ajouter le pouvoir du « PAS ENCORE » dans votre vie et avec vos équipes. Il est plus agréable d’entendre que vous n’avez PAS ENCORE trouvé le procédé parfait que d’entendre que vous avez échoué à trouver le bon procédé.

3. Briser les silos

Au début de ma carrière en ingénierie, j’ai eu la chance de travailler avec un ingénieur de talent, doué d’une influence positive et d’une patience exemplaire.

Nous faisions partie de l’équipe responsable de trouver des solutions de dissipation de chaleur, pour les microprocesseurs. Une tâche très exigeante considérant que les processeurs étaient de plus en plus petits ce qui donne plus de puissance à dissiper par unité de surface. Un défi supplémentaire était que nous ne pouvions plus utiliser de plomb, cela ajoutait des défis de contraintes aux interfaces. Nos recherches avaient été fructueuses, nous avions trouvé un matériel extraordinaire pour l’interface entre le processeur et le dissipateur de chaleur. Mais malheureusement le stress induit aux étapes suivantes de la fabrication brisait l’interface thermique.

Puisqu’il s’agissait d’un défaut thermique, donc d’un problème thermique, c’était à l’équipe/silo thermique de trouver une solution. Nous étions dans une impasse, et puisque c’était “notre problème” personne ne voyait l’utilité de demander aux autres équipes de nous aider.  Jusqu’au jour où mon collègue a décidé d’utiliser un autre mot pour définir notre problème pendant les réunions. Il utilisait le terme mécanothermique. À force d’utiliser ce nouveau mot, les différents intervenants ont commencé à penser différemment. Les managers et gestionnaires de projet ont décidé de briser les silos et d’encourager les équipes à travailler ensemble pour trouver une solution.

Alors, soyez vigilant aux mots que vous utilisez pour définir un problème. Cela pourrait vous empêcher de rallier les bonnes équipes pour le régler.

4. Simplifier la communication

La plupart des gens ont tendance à, naturellement, simplifier la communication dans leurs groupes ou leur entreprise. Rappelez-vous la dernière fois que vous avez changé d’emploi, il y a tellement d’acronymes ou de mots qui ne font pas encore de sens pour vous lors des premières rencontres qu’il vous est difficile de suivre la conversation.

Cette création d’acronymes ou de mots avec une signification propre à votre entreprise est importante, car elle permet d’accélérer et simplifier la communication. Ces mots apparaissent généralement organiquement dans les équipes. Il est d’ailleurs important de penser à créer un lexique pour aider les nouveaux à s’intégrer. Le point important aussi ici est de rester le plus possible conscient que vous les créez, car vous pourriez les choisir et par ce fait même influencer ce qui est important pour vous.  Comme par exemple de rallier l’équipe, de simplifier les processus, ou de faire sourire…

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Voici quelques exemples où, la création d’acronymes et la définition de noms pour les choses peuvent simplifier la communication :

  • Le nom des projets ou des objectifs,
  • Le nom des équipes,
  • Le type de problèmes à résoudre,
  • Le nom des méthodes de travail,
  • ou encore la création d’un acronyme qui identifie les étapes d’un processus, exemple la méthode “5S” 

5. Bâtir des idées et des solutions

Dans une conversation, il y a des mots qui sont naturellement rassembleurs et d’autres qui ont plutôt tendance à diviser. Comme par exemple NOUS vs JE. Vous imaginez bien que “NOUS avons accompli XYZ” au lieu de “J’ai accompli XYZ” sera beaucoup fédérateur.

Vous découvrirez aussi la différence entre ET vs MAIS. Par exemple, si vous avez un doute sur l’idée proposée par votre collaborateur, dites plutôt « Ton idée est bonne ET il ne faudra pas oublier… » que « Ton idée est bonne, MAIS tu as oublié… ». Dans cet exemple, en utilisant le ET, vous ajoutez à l’idée plutôt que d’enlever à l’idée. Vous passez en mode construction d’une solution. Cela devient beaucoup plus dynamique et cela génèrera un mouvement positif . De plus, à force d’utiliser le ET, et donc d’ajouter aux idées, vous pourriez transformer une solution modeste en une solution extraordinaire.

Rappel

Vous le saviez probablement déjà ET comme il est toujours bon de faire un rappel, en voici un! Les mots n’ont pas tous la même définition pour chacun. Prenons l’exemple d’un P.O. Pour vous, c’est un Purchase Order, un Project Owner, un Product Owner, un Post Office… ? Alors avant de tirer des conclusions hâtives qui pourraient vous frustrer, rappelez-vous que tout le monde n’utilise pas les mots de la même façon, ni même avec le même niveau de détail.

Exercices

Dans votre prochaine activité de développement d’équipe, faites l’exercice suivant. Demandez à tous d’écrire en chiffre ce que les mots suivants veulent dire :

  • Parfois
  • Quelques fois
  • Jamais
  • Toujours
  • Tout le temps
  • Souvent

Par exemple, pour moi toujours veux dire plus de 90 % du temps et ainsi de suite tandis que pour vous c’est peut-être 100%. Vous allez voir que ces mots sont différents selon la personne, et cela génèrera une belle discussion d’équipe. Échangez sur le fait que parfois il est difficile de se comprendre pour la simple raison que chaque mot possède une définition particulière pour chacun. Il est important de s’écouter et non pas juste entendre pour être capable de véritablement collaborer.

Conclusion

Les mots sont importants ne les négligez jamais et prenez le temps de penser aux mots importants pour votre équipe. Développez et utilisez un vocabulaire qui stimule et inspire.  Pensez aux mots qui rallient, ceux qui inspirent, ceux qui définissent des concepts importants, car mal utilisés les mots peuvent diviser et ralentir votre équipe.

Photo by Brett Jordan on Unsplash

6 réponses

  1. Bonjour Isabelle et merci pour cet article que vraiment bien aimé. Je retiens particulièrement la notion du “Not Yet” qui pour moi est très puissante comme outil de motivation … on peut encore aller plus loin. Et puis l’exercice des pourcentages est très intéressant, je vais l’utiliser dans mes cours de communication en entreprise 😉

    1. Isabelle dit :

      Super pour l’exercice. tu me diras comment ça été. Perso, j’ai bien apprécié quand je l’ai fait avec mes équipes.

  2. merci pour cet article, je suis 100% d’accord les mots sont essentiels. Souvent c’est simplement parce que nous n’avons pas conscience de ce qu’ils impliquent que nous ne prêtons pas attention aux mots choisis. Ingénieure de formation, comme toi, j’ai appris à découvrir la puissance des mots en formation de coaching. Par exemple quand nous disons “il faut que je fasse…” ou “il faudrait que je fasse…”, cela signifie qu’une part de nous n’embrasse pas l’idée de faire cette action. “Je décide de.. ” ou “je fais le choix de…” est beaucoup plus engageant.

    1. Isabelle dit :

      oui, je décide de c’est beaucoup plus engageant – merci

  3. Effectivement le POURQUOI en QU’EST-CE QUI est moins frontal.
    Pour ma part j’aime bien utiliser le “sur quel critère tu t’es basé pour …”.
    Ou alors j’aime bien utiliser aussi les questions version Socrate: “est ce que tu as pris cette décision parce que XYZ ?” “quels conséquences à ton avis pourrait subvenir si ….?”

    1. Isabelle dit :

      Toutes des bonnes idées 🙂 ! Merci Marc.

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